L'antique malédiction de la Genèse : « Tu mamgeras ton pain à la sueur de ton front » paraît s'arrêter au seuil d'une Polynésie qui n'a jamais connu les hordes de corvéables ou d'esclaves du monde antique ou de notre moyen âge. Rien d'étonnant à ce que le genre de vie de ces îles ait frappé les découvreurs du XVIIIe siècle, plus ou moins frottés d'humanisme, et les philosophes qui, cherchant à découvrir l'homme dans leurs récits, crurent y trouver la peinture d'une eociété soumise aux simples lois de la nature et du bon sens.
Les recherches contemporaines l'ont montré : les choses ne sont pas si simples. Aux voyageurs sympathiques, mais dont le passage rapide, l'insuffisante connaissance des langues et le bagage scientifique sommaire rendaient les observations forcément superficielles, ont succédé les anthropologues et les ethnologues qui s'appliquent à comprendre ce que fut une culture en voie de disparition.